Les déchets radioactifs traversent la Seine Saint Denis
Des trains transportant des déchets radioactifs se baladent en toute impunité à travers la Seine Saint Denis. Le 12 décembre dernier un convoi de plusieurs wagons de type castor provenant des Pays Bas en direction de l’usine de retraitement de la Hague est passé sur les voies du réseau transilien, il a stationné plusieurs heures en gare de triage de Drancy. Ce week end des wagons de transport de déchets chimiques et radioactifs ont été repéré toujours à Drancy, ils sont repartis dimanche sans que personne n’est été averti de leur présence. Les élu(e)s EELV interpellent les pouvoirs publics.
Aline Archimbaud sénatrice Europe Ecologie Les Verts de Seine Saint Denis a posé une question à la ministre de l’écologie Delphine Batho.
Passage et stationnement en Seine-Saint-Denis d’un train chargé de déchets nucléaires
Question n° 0297S adressée à Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
À publier le : 17/01/2013
Texte de la question : Mme Aline Archimbaud attire l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur le passage et le stationnement à la gare de Drancy-Le Bourget d’un train chargé de déchets nucléaires le 13 décembre 2012. Ce train, en provenance de la centrale de Borssele aux Pays-Bas et en route pour l’usine de retraitement des déchets nucléaires de La Hague, est resté dans le département de Seine-Saint-Denis pendant une journée entière. Il contenait 6.7 tonnes de combustible usagé à base d’uranium ! Il est inadmissible et irresponsable qu’un train chargé de déchets radioactifs circule sur les voies ferroviaires empruntées chaque jour par des dizaines de milliers de voyageurs et traverse des zones fortement urbanisées malgré la dangerosité de son chargement. En effet, les wagons émettent des rayonnements gamma qui se propagent à plusieurs dizaines de mètres, mettant ainsi en danger le personnel à bord des trains, les forces de l’ordre et les riverains. Compte tenu non seulement du passage du convoi en milieu urbain dense, de la virulence des radiations émises mais aussi, et surtout, de son stationnement de plus de 12 heures en gare de triage de Drancy, à quelques mètres de la gare RER qui est bondée à 18 heures, de la proximité du stade de football Paul André, de la présence de nombreux enfants à cette même heure et de la proximité des habitations des riverains, les risques pris sont énormes. De plus, à 14h, deux autres wagons « castor » ont été accrochés au convoi. Nous supposons qu’il puisse s’agir de combustibles nucléaires usagés français. D’où proviennent-ils ? Par où sont-ils passés ? Où ont-il été stockés ? Pendant combien de temps ? Quatre wagons Castor ont également été repérés samedi 5 janvier 2013 à 12h15 à proximité immédiate des quais de la gare RER B de Drancy. Ils sont repartis dimanche 7 janvier entre 20h et 21h15. Le personnel au guichet n’était pas au courant de la présence de ces wagons ni qu’ils étaient potentiellement radioactifs et les maires de Drancy ou du Blanc-Mesnil n’ont pas été informés. Il est impératif que l’industrie nucléaire reconnaisse enfin le problème de la gestion et du stockage de ses déchets ! Pourquoi les élus locaux concernés n’ont-ils pas été prévenus de ce passage et de ce stationnement de longue durée sur leur territoire ? Quelles sont les autres villes dans lesquelles ce convoi est passé, a stationné et quelles mesures a-t-elle prises ? Par ailleurs, si, comme elle l’a répondu à Jean-Christophe Lagarde lors de sa question à l’Assemblée nationale, « l’application des contraintes réglementaires et les débits de dose à proximité du véhicule sont (…) très strictement contrôlés » et qu’il n’y a donc pas de danger, pourquoi éviter les heures de pointe et stationner le convoi pendant plus de douze heures ?
Jean François Baillon vice président du conseil général de Seine Saint Denis a lui aussi interpellé le président de conseil général sur ce sujet.
Le mardi 11 décembre, un convoi composé de combustible usé hautement radioactif issu
de la centrale de Borseele aux Pays-Bas a commencé son trajet à destination de La
Hague. Il est arrivé à la gare de triage du Bourget à 10h pour en repartie à 22h.
Ce transport a une nouvelle fois était organisé dans le plus grand secret. Les wagons spéciaux
étant irradiés, ce genre de convoi est particulièrement dangereux pour les riverains et pour les
cheminots. Un accident aurait des conséquences dramatiques. Il me parait donc essentiel d’en
assurer la transparence, afin de s’assurer que les agents Sncf, les usagers et les collectivités
sachent comment réagir en cas de problème
Or, non seulement les habitants sont tenus dans l’ignorance la plus totale, mais le sentiment
d’impunité des autorités nucléaire est tel que l’on n’hésite pas, en faisant un long détour, à
faire passer un convoi aussi dangereux et inutile par une zone très densément peuplée. Il est
incroyable de penser que tous les voyageurs des RER entre Paris et Aulnay-sous-Bois sont
passés à leur insu en proximité immédiate du convoi lors des heures de pointe. Ce convoi,
rappelons-le, est resté plus de 10h en gare de triage ! Les conséquences d’un accident en
pleine agglomération pourraient être gravissimes.
Je constate une fois de plus que l’industrie nucléaire française et les pouvoirs publics
méprisent le droit à l’information des habitants, comme celui des élus locaux.
Monsieur le Président du Conseil général, ne considérez vous pas que tous les habitants des
territoires traversés doivent être informés par les pouvoirs publics du passage du train de
déchets nucléaires ?
Pourriez-vous demander :
- · qu’une information transparente soit donnée aux élus et aux populations des communes situées autour du trajet du convoi.
- · que les moyens de prévention contre toute forme d’attaque ou d’avarie du convoi soient communiqués aux élus des territoires traversés par le convoi ainsi que les
dispositifs de protection, voire d’évacuation, prévus en cas d’accident majeur,
- · que le passage du convoi se fasse en dehors des horaires de circulation des trains de voyageurs. ?
Fin de l’intervention.
Ce scandale a pu être révélé grâce à la vigilance des militants EELV. Les écologistes ont depuis longtemps alerté les pouvoirs publics des dangers que font courir ces convois à la population. Nous continuerons ce combat jusqu’à la fin de ces transits de déchets radioactifs dans nos centres villes.