La réforme des rythmes scolaires à Gagny : un immense gâchis

Juin 2014 : Monsieur Teulet fait passer en force son projet d’organisation du temps scolaire, faisant fi des oppositions des parents et des enseignants.

Encore un défaut de démocratie !

La réforme de rythmes scolaires impose des enseignements répartis sur 5 demi-journées et non plus 4 comme auparavant, le choix du mercredi ou du samedi matin étant laissé aux municipalités. En contrepartie, les temps d’enseignement doivent être allégés dans la journée et laisser la place à de Nouvelles Activités Périscolaires (1) destinées faire découvrir aux élèves de nouvelles activités sportives ou culturelles.

Courant 2013, 85% des parents sondés se sont déclarés favorables au mercredi matin comme 5ème demi-journée d’école. En 2014, ils persistent en se prononcent cette fois encore à 90% pour le mercredi. Juin 2014 : alors que la fin de l’année approche, la municipalité fait enfin connaître son projet de répartition du temps scolaire dans lequel :

  • la demi-journée supplémentaire est le samedi
  • la journée n’est allégée que d’une demi-heure, alors que la matinée et le temps de pause de midi sont allongés.
  • aucune NAP n’est clairement envisagé.

15 conseils d’école, sur les 18 écoles primaires que compte Gagny, se sont prononcés contres le projet d’organisation du temps scolaire présenté par la mairie, la plupart à l’unanimité. Aucun ne s’est prononcé pour.

Ces voix n’ont pas été prises en compte, ni par la municipalité, ni par l’Éducation Nationale, suscitant colère et démissions en série de la part des représentants des parents d’élèves.

C’est le 8 juillet que M. Teulet s’adresse, pour la première fois, directement aux parents pour leur annoncer que son projet d’organisation du temps scolaire restera inchangé « pour le bien des enfants » sous-entendant par là que les parents eux mêmes, égoïstes et inconscients qu’ils sont, ne partagent pas cette préoccupation. Quelle arrogance !

Une méthode autoritaire et archaïque

Une telle réforme aurait dû faire l’objet depuis 2013 d’une concertation approfondie avec les représentants de toutes les parties prenantes : parents, enseignants, ATCEM, animateurs des centres de loisirs, associations d’éducation populaires, associations sportives et culturelles de Gagny et des environs.

Une réflexion collective aurait dû être organisée et des débats publics nourris par des spécialistes et des personnes qui ont l’expérience de la mise en place de la réforme depuis 2013. Les avis de parents et des enseignants auraient dû être respectés.

Un premier bilan alarmant qui pousse les parents à manifester

Déjà ulcérés que leurs voix n’aient pas été prises en compte, les parents d’élèves ont manifesté devant la mairie samedi 20 septembre devant les constats suivants :

  •  La matinée est trop longue, entraînant des baisses de vigilance en fin de matinée. Certains enfants de maternelle doivent attendre 13h pour déjeuner.
  • La pause de midi est trop longue, insuffisamment occupée et encadrée. Des incidents s’y multiplient.
  • Les enfants sont davantage fatigués qu’avant, en particulier ceux dont les parents travaillent et qui se lèvent tôt 6 jours / semaine.
  • S’agissant des NAP, la circulaire n° 2013-036 du 20 mars 2013 précise qu’elles ont vocation à « favoriser le développement personnel de l’enfant, de sa sensibilité et de ses aptitudes intellectuelles et physiques, son épanouissement et son implication dans la vie en collectivité. Elles ne doivent pas se limiter à des activités dites d’éveil » et doivent « s’adresser à tous les enfants ».

Que voit-on sur Gagny ?

  • Des propositions de contenus dérisoires : jeux de ballon ou de société, lecture, le tout sans le matériel adéquat.
  • Un temps imparti –45min –inutilisable car trop court pour construire une activité.
  • Des encadrants dont le nombre et les qualifications sont inconnus.
  • La garantie de gratuité jusqu’à fin 2014 seulement. Et après ?
  • Qu’en est-il du fonds d’amorçage donné par l’État ?
  • L’exclusion de enfants externes, alors que l’égalité d’accès aux activités périscolaires est le principe fondateur de la réforme! Et qu’en est-il des subventions accordées aussi pour les externes ?

Les enfants gabiniens n’auront pas la chance d’avoir de vraies activités éducatives et épanouissantes.

Une réforme au rabais

Aujourd’hui nous constatons que la municipalité n’a pas la volonté de faire de cette réforme un progrès pour les enfants et ne créée pas les conditions nécessaire à sa réussite.

L’absence d’ambition est flagrante, l’état d’esprit est de faire « à minima » sous la contrainte, la logique est purement comptable.

Pire, nous soupçonnons la mairie d’entretenir le mécontentement des parents pour déstabiliser le gouvernement rendu responsable de toutes les difficultés.

 

 

 NOTRE POSITION DE FOND SUR LA REFORME

Notre groupe EELV est favorable au principe de mieux répartir les temps d’enseignement pour les élèves. Nous pensons que ces dispositions participent à un meilleur apprentissage des enfants, ce qui est le but de la refondation de l’école.

Nous pensons également que cette réforme offre une opportunité de repenser les activités périscolaires dans leur ensemble autour d’un projet éducatif plus cohérent, favorable à l’épanouissement des enfants. L’école ne devrait plus être uniquement le lieu d’enseignements académiques, mais aussi celui du développement du savoir être en société, d’apprentissage culturelle, d’ouverture au monde, de découverte de soi, etc. Cette réforme permet en outre l’ouverture de l’école à la société civile (associations, parents) ce qui est depuis longtemps décrit comme facteur important de réussite scolaire.

Nous regrettons toutefois :

  • Que la réforme des rythmes ait été la première mesure prise dans le cadre de la refondation de l’école, alors que l’allégement des programmes aurait davantage répondus aux attentes des enseignants.
  • Que cette répartition n’ait pas été pensée sur l’année mais seulement sur la semaine.
  • Que l’Etat n’ait pas anticipé d’avantage les conséquences pratiques de cette réforme, en terme de moyens humains notamment (formation d’animateurs),
  • Que l’Etat n’ait pas prévu de financement suffisant pour assurer une équité sur le territoire. Il est donc à prévoir une regrettable « inégalité des traitement » des enfants sur le territoire liée à la fois aux moyens des communes et à leur volonté politique de faire cette réforme, ou pas, un progrès pour les enfants. Nous nous trouvons donc à la merci du bon vouloir des communes, pour ce qui relève de l’animation des NAP. Ceci n’est toutefois pas nouveau mais seulement accentué par la réforme, les temps extrascolaires ayant toujours été du ressort des communes.

 

 

(1) : les NAP ou Nouvelles Activités Périscolaires, ont remplacé les TAP (Temps d’Activités Périscolaires).

 

 

 

 

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