Monsieur le Maire, mes cher-e-s collègues,

J’ai suivi avec intérêt votre présentation.

C’est une étape importante pour notre ville, en effet, le Projet d’aménagement et de Développement Durable doit définir, comme le rappellent les services de l’Etat :

• les orientations générales des politiques d’aménagement, d’équipement, d’urbanisme, de protection des espaces naturels, agricoles et forestiers, et de préservation ou de remise en bon état des continuités écologiques.
• Il doit arrêter les orientations générales concernant l’habitat, les transports et les déplacements, le développement des communications numériques, l’équipement commercial, le développement économique et les loisirs, retenues pour l’ensemble de la commune.

A la lecture de cette petite introduction, vous pouvez imaginer notre déception suite à la présentation qui vient d’être faite.

Ce n’est malheureusement pas une surprise, vos orientations sont décevantes, superficielles et imprécises…

Comme le rappelle votre document, la procédure a commencé en 2006… Tout cela pour ça… 8 ans après, vous nous proposez ce Powerpoint… Décidément, Monsieur le Maire, vous avez un sérieux problème avec le PLU, ce n’est vraiment pas votre tasse de thé !

Pour rappel, en 2009, après 5 ans de procédure, le Conseil d’Etat déclare le PLU non conforme et le rejette, ce qui est très rare…

Et l’illustration la plus parfaite de votre manque d’intérêt pour ce dossier, c’est ce soir… Incroyable, un point aussi important, être relégué au fin fond d’un ordre du jour…

Monsieur le maire, cette présentation devant les élu-e-s aurait mérité un meilleur sort…

En effet, mes cher-e-s collègues, l’élaboration du PLU est pour une commune un événement fondateur : Il fixe les objectifs d’aménagement et de développement de Gagny !

Après une phase de concertation qui n’a eu de concertation que son nom, nous voilà donc ce soir pour débattre sur les orientations du PADD. Et bien débattons !

Pour cela, il faut identifier les faiblesses de notre ville, les points à améliorer. Je dis cela, c’est normalement une évidence, il s’agit simplement du rôle d’un Conseil municipal.

Ces points, notre groupe les a identifiés comme suit :

1. Les inondations que nous subissons trop souvent et les problèmes sur l’assainissement,
2. Les nuisances sonores, que ce soit le pont de chemin de fer ou encore le long de la nationale,
3. Circulation douce, c’est-à-dire les pistes cyclables ou les aménagements PMR des voiries sont aujourd’hui inexistants,
4. L’urbanisation/l’aménagement, où on voit bien qu’il est sans vision dans notre ville,
5. Et bien évidement, les espaces verts, la biodiversité et le traitement qui a été infligé aux carrières, véritable poumon urbain et malheureusement maltraité…

1. Les inondations et l’assainissement.

La problématique de l’assainissement est la suivante : on a un mauvais séparatif, avec des problèmes de raccordement des canalisations et donc de rejets non conformes (les réseaux étant mal raccordés, des eaux usées sont rejetées dans la Marne).

Potentiellement, il s’agit de tout un secteur hors réglementation : de nombreuses rues ne sont pas reliées au réseau d’eaux usées…

Je vous le concède, c’est un travail de longue haleine, mais comme tout travail, il implique de se retrousser les manches…Et votre solution d’inciter les gens à se mettre en assainissement non collectif n’est absolument pas une bonne option : les fosses septiques sont trop souvent mal utilisées et sont source de pollution des sous-sols…

Il faut donc que ce problème soit sérieusement pris en compte dans le PLU.

D’ailleurs, dans les années 90, il me semble qu’il y a eu un diagnostic du réseau pour répondre à la fois aux problèmes d’assainissement et aux problèmes d’inondations. Mais on ne sait pas trop ce qui a été mis en place pour y répondre….

Pour continuer avec les inondations, je sais Monsieur le Maire que la topographie de la ville en est la première responsable…

Mais encore une fois, des solutions pour y remédier ou tout du moins les diminuer existent. Et, outre le travail que vous devez faire avec le Conseil général pour l’installation des bassins de rétention, le PLU a là aussi un rôle fondamental à jouer dans le préventif : il faut développer les toitures terrasses, favoriser le ruissèlement de surface (pour ne pas boucher les canalisations), mettre en place des stockages intermédiaires : Et donc toutes ces mesures sont à inclure dans le PLU !

2. Les nuisances sonores

Il en va de même pour les nuisances sonores. Ces nuisances sont clairement identifiées dans le Plan d’exposition au bruit.

Le long de la voie de chemin de fer, le pont de la gare et le long de la nationale par exemple.

Il faut mettre dans les orientations du PADD, la résorption de ces points sonores ! Il en va de la qualité de vie des Gabiniennes et des Gabiniens !

Là aussi, c’est un gros travail, et là aussi, il convient de ne pas baisser les bras. Il faut travailler avec les partenaires RFF, SNCF et La région Ile de France !

3. Circulation Douce

Un seul constat s’impose : notre ville n’est ni adaptée pour les piétons, ni pour les vélos, ni pour les personnes à mobilité réduite. La construction du parking souterrain place Foch laisse craindre que contrairement aux orientations affichées dans ce PADD, vous ne fassiez encore et toujours qu’une politique destinée au tout voiture. Nous disons clairement stop !

Toutes les études le montrent, le fait d’habiter à proximité d’axe routier engendre des maladies pulmonaires et cardio-vasculaires. C’est notre santé qui est en jeu ! Il est temps de passer des paroles aux actes et de travailler sur des pistes d’aménagement urbain favorisant les mobilités douces et pouvant être mises en place rapidement, sans engendrer de coût excessif pour les finances de la ville : création de pistes cyclables, piétonisation de rues, inventivité en matière de passages pour piétons, d’abribus, etc.

L’accessibilité des voiries aux personnes à mobilité réduite doit également être un axe fort pour notre ville, trop de rues dans notre commune sont inaccessibles et vraiment dangereuses comme par exemple, la rue du Général Leclerc. Ce PLU doit donc permettre de dégager clairement un budget et mettre en place un plan pluriannuel en se fixant des objectifs raisonnables mais ambitieux. C’est ainsi que nous rendrons Gagny accessible à toutes et tous.

4. L’urbanisation., l’aménagement

L’urbanisation, Monsieur le maire, quel gâchis… L’aménagement, est l’un de vos plus grands échecs.

L’aménagement de la gare de Gagny centre ne permet pas aux piétons, aux cyclistes, aux automobilistes et aux conducteurs de bus de se partager l’espace en toute sécurité,

L’aménagement devant et derrière la Mairie qui laisse peu de place aux espaces verts.

De plus, quelques territoires de la ville ont quant à eux fait l’objet d’un abandon pur et simple de votre part.

Parmi eux :

– L’école Saint-Exupéry dont les abords ne sont pas entretenus, et qui connaît un problème de stationnement et de sécurité des enfants à la sortie de l’école.

– La zone située derrière l’église du centre qui n’a fait l’objet d’aucun aménagement

– La gare du Chénay et la place Tavernelle, territoires abandonnés, en manque de commerces de proximité, de lieux de sociabilité, de mobilier urbain, etc.

– La rue du Général Leclerc qui cumule les problèmes de stationnement et de circulation : l’étroitesse de la voie complique les manœuvres des conducteurs de bus ; à cela s’ajoute la mauvaise qualité et l’étroitesse des trottoirs pour les piétons comme je l’ai dit plus haut.

– L’avenue Sainte-Foy qui va bientôt accueillir un bâtiment résidentiel de 66 logements, ce qui aura pour effet de saturer la circulation déjà encombrée, et participera à la bétonisation de la zone, le projet n’intégrant aucun espaces verts. Par ailleurs, on peut se demander comment les écoles situées à proximité pourront prendre en charge les enfants de ces nouveaux résidents, sachant qu’elles sont déjà en sureffectif.

Voici des propositions précises dont notre groupe souhaite qu’elles soient de véritables axes forts du PLU.

Enfin, les espaces verts, la biodiversité et Le traitement désinvolte et irresponsable des 3 anciennes carrières qui sont pourtant de vrais espaces naturels qu’il aurait fallu protéger.

Monsieur le maire, améliorer la vie quotidienne des Gabiniennes et des Gabiniens, c’est aussi repenser la place de la biodiversité dans le cadre urbain.

Notre position et notre contribution rejoint pleinement celle des associations environnementales :

Le caractère pionnier des anciennes carrières a permis l’implantation d’un vivant riche et diversifié.

La carrière Saint-Pierre est notamment classée en Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Floristique et Faunistique. Elle héberge un cortège d’espèces protégées au niveau national et régional. Nous voulons que cette carrière soit classée en réserve naturelle et préservée dans sa totalité de l’urbanisation, des aménagements lourds et ou paysagers. Ce haut lieu de la biodiversité de l’Est Parisien doit être géré avec des plans de gestion scientifiques.

La carrière du Centre a souffert d’un déboisement massif, des aménagements ont déjà été réalisés.

Nous sommes favorables à ce qu’elle devienne un parc urbain dans sa totalité. Une urbanisation à son sommet, serait dangereuse, il subsiste le risque d’apparition de poches de dissolution dans le gypse qui peuvent anéantir la fondation de bâtiments qui viendraient à être construits.

La carrière de l’ouest, présente de graves problèmes de pollution, les galeries ayant été remblayées avec des matériaux inadaptés et non autorisés, sa mobilisation semble donc compromise sans une dépollution et sécurisation des galeries qui ont été utilisées comme des décharges sauvages pendant des années.

Voilà, monsieur le maire les propositions de notre groupe pour les orientations du projet d’aménagement et de développement durable de notre ville.

Nous avons, mais nous nous en doutions un peu, été pris de court, cette concertation a minima ne favorise pas un débat de qualité, et nous tenons à vous rappeler ici, monsieur le maire, la vision que nous nous faisons d’une bonne politique locale :

C’est la volonté de placer les Gabininiennes et les Gabiniens au cœur de l’action publique et les inciter à devenir un maillon essentiel de la vie locale. Alors que le vote est l’outil de la démocratie représentative, la concertation est celui d’une démocratie participative au sein de laquelle le citoyen se trouve impliqué de façon régulière et concrète.

Contrevenir à cela, bafouer cette démocratie, c’est favoriser l’abstention et le vote vers le parti d’extrême droite, comme la séquence des élections européennes nous l’a encore rappelé.